Expérimentation numérique sur l’objet livre︎︎︎ 
Mémoire de fin d’étude.





Mon mémoire a pour titre « Expérimentation numérique sur l’objet livre ».
En tant que graphiste, j’ai beaucoup travaillé autour de l’édition et du livre papier.
Je suis particulièrement sensible à la matérialité du livre, le livre comme objet d’abord, et je m’intéresse au rapport du lecteur avec cet objet. Le terme «livre comme objet», dans le titre de mon mémoire, n’est pas anodin, puisqu’il se rapporte à ce bloc de page que l’on peut tenir dans la main. Dans mon mémoire, je parle de l’aspect extérieur, du rapport à l’espace : par exemple les pages d’un livre qui se déploient dans l’espace ou reste posé sur la table, et les mouvements physiques que cela induit, qui peuvent être filmés. Je me suis intéressé à l’ensemble des mouvements du corps amenés par la lecture. L’aspect graphique est fondamental également. Sur ces sujets, l’ouvrage de Gérard Unger intitulé Pendant la lecture m’a beaucoup intéressé.
J’ai donc voulu, dans mon mémoire, traiter de ces points, et les lier à l’univers numérique qui est un autre domaine qui me passionne, et ce, depuis très jeune.
L’émergence des technologies et des techniques toujours plus performantes et sophistiquées est une question fondamentale de notre société. Il me semble nécessaire de travailler dans cette perspective aujourd’hui.
Mon mémoire s’articule donc en trois parties :
Tout d’abord les usages du livre papier et du livre numérique. Une seconde partie traite des différents gestes qui me semblent importants sur le livre papier et sur le livre numérique. Ce qui m’amènent finalement à ma dernière partie où je tente d’analyser différents projets, liant ou s’inspirant du numérique et du livre pour proposer des formes et expériences de lecture différentes.
Dans la réalisation de mon mémoire, j’ai choisi de garder les «codes» classiques d’un livre papier, et d’insérer un qr code qui renvoie vers une vidéo représentant les mouvements du corps lors de la consultation d’ouvrages. De cette manière, je tente de créer un lien subtil entre le papier et l’univers virtuel de l’écran, mais sans que celui-ci gène la lecture ou l’encombre de quelque manière que ce soit.

Tous ces éléments m’amènent à la volonté de lier ma pratique et celle de ces différentes techniques et technologies, proposant des possibilités d’interaction et d’interactivité.
Je m’intéresse au terme d’augmentation, Qu’est-ce que cela veut dire ? Comment l’appréhender le mieux possible ? L’augmentation, c’est une quantité qui vient s’ajouter à une autre pour l’accroitre.
La réalité augmentée et la réalité virtuelle sont intéressantes à étudier pour réfléchir à la manière d’utiliser différentes techniques pour augmenter un ouvrage, c’est-à-dire y insérer une narration, aider dans la lecture ou la rendre plus immersive. Adrien Mondot et Claire Bardainne ont réalisé un ouvrage, Aqua alta, la traversée du miroir, qui utilise ces techniques.

La réalité virtuelle et augmentée se développe de plus en plus, elle a depuis longtemps été énormément utilisée, et de différentes manières : dans la littérature tout d’abord, la science-fiction, dans le cinéma de science-fiction et dans les jeux-vidéos.
Cette imagination dite «fictive» ne l’est plus tant que cela : il est relativement aisé, pour tout un chacun, d’augmenter la représentation du réel avec son smartphone, sans même presque parfois avoir conscience qu’on utilise une technologie de réalité augmentée. Facebook, Instagram, Snapchat proposent des galeries de filtres superposés à la réalité pour changer l’aspect du réel, comme par exemple pour les selfies.
Mais dans ce cas de figure, la réalité est utilisée à des fins commerciales pour enrichir les gros groupes avant tout. Je ne me place pas dans cette perspective.
Alors comment quitter le domaine du marketing de la réalité augmentée pour l’expérimenter et se le réapproprier autrement, comment proposer de nouvelles formes et de nouvelles perceptions au numérique avec de nouvelles échelles ?

© Guillaume Andres